Au début des 60': Première période musicale de Serge Gainsbourg que l'on met en scène, le style "rive gauche".
Après les débuts timides d'un homme souffrant de son apparence physique, où son style soigné et impeccable incarne le chic à la française, il casse son image de jeune premier pour celle d'un homme à femmes. Il devient un poète maudit et provocateur.
Plus que de la musique, c'est toute une ambiance qui est mise en avant, la nuit, la fumée, l'alcool...On assiste à la naissance d'un génie malicieux inspiré par Boris Vian et l’émancipation d'un homme vers les prémices des années érotiques.
Le transistor est le fil conducteur du spectacle, on a le sentiment d'écouter une vieille radio nostalgique, diffusant ses tubes qui s'enchaînent, entrecoupés d'interviews, de témoignages et d'anciens enregistrements sonores.
Dans cette partie, on assiste aux débuts de Serge. Ici, les personnages de Boris Vian et Juliette Gréco se présentent à lui.
Le premier va l'inspirer, le sortir de sa timidité afin de le débrider et de déclencher sa naissance. Sa gestuelle hip-hop aux isolations personnelles, percussives, musicales va inciter Gainsbourg à sortir de sa zone de confort, le poussant à prendre la lumière.
La deuxième aux lignes classiques, aux coups de pied affutés, l'envoutera, le séduira par son charisme dans le but de gagner un morceau culte, tel que la javanaise, rien de plus le laissant sur sa faim.
Les corps vont peu à peu se libérer, on passera du jazz et ses quelques clins d'oeil à Bob Fosse à un dernier tableau moderne mélangeant duos contemporains, jeu de jambes tapant le rythme de couleur café, ronde africaine et visages très expressifs.
Nouvelle décennie! Les années "yé-yé" et la révolution sexuelle arrivent en France!
Conscient d'un physique peu avantageux, il fait preuve d'une relative assurance qui attire les plus belles femmes du monde.
Derrière ses textes, une tension charnelle illustre la nouvelle liberté sexuelle…
C'est là que Brigitte Bardot tombe sous le charme de Serge le temps de quelques tubes incontournables, avant de reprendre la raison et de le quitter en lui brisant le cœur. Sa danse est sensuelle, les formes proposées sont amples, elle alterne rondeur et mouvements saccadés. Ses bras immenses voguent au vent attrapant la lumière, elle captive ceux qui l'entourent.
Clyde fera aussi une entrée fracassante, le temps d'un braquage! Interprète au faciès animé, acrobate explosif et au rapport au sol sans faille, il performe avec aisance comme si la musique n'avait pas de secret pour lui. L'union de ces deux personnages donne un tableau puissant mais à l'issue tragique.
Enfin place à Jane, sa plus belle histoire d'amour représentée par un pas de deux technique et suspendu par le temps, qui mènera malheureusement à une déchirante rupture. Jane est dans la justesse du mouvement, elle est souple et ancrée dans le sol avec paradoxalement une personnalité aérienne. Sa douceur nous hypnotise.
Pour Serge, c'est le début de la métamorphose, il sombre et sa chute est irréversible.
Dans les années 80, Gainsbarre prend le dessus. Il boit et fume trop, il se fout des règles et de la morale, il ne respecte plus les femmes. Jane s'en va...Il s'ensuit, pour le bad-boy à la française, une descente aux enfers…
L'évolution de sa gestuelle et de son interprétation est lisible tout au long de la pièce. Il passe d'une danse introvertie, lisse à une danse qui projette avec des spasmes comme traversé de folie. Son expression se dégrade, il devient agressif, sur de lui et insolent.
Tous les personnages sont omniprésents comme une empreinte, un souvenir qui lui colle à la peau, et ils l'accompagneront jusqu'à son dernier souffle le temps de quelques derniers morceaux iconiques.
Cette partie est rock et sombre, on est embarqué par une vive montée d'énergie. Elle signe la fin d'un artiste emblématique qui nous lègue son patrimoine musical.
"La Javanaise" de Serge Gainsbourg pour Juliette Gréco en 1963! Ce duo évolue dans l'espace de manière latérale et symétrique comme en équilibre sur une partition de musicien.
Les corps abordent une gestuelle ronde et elliptique. Elle, en trench, est de passage dans la vie du compositeur. Lui savoure le moment présent avec retenue et élégance. Voici, une valse moderne!
"Le Poinçonneur des lilas", oh c'est joli, ça sonne bien, on pourrait même dire que ça sent bon...Pourtant il n'en est rien!
En 1959, Serge Gainsbourg, sur une mélodie entraînante, avec un baryton qui nous prend aux tripes, dénonce une réalité. Avez-vous déjà vu un poinçonneur??? NON!? Il a disparu, rejoignant surement une de ces fameuses stations fantômes parisiennes...Cet homme faisant face à une mort lente dans le travail est inévitablement remplacé par la machine. Sous les regards amusés, indifférents, inconscients des passagers, on l'envoie 6 pieds sous terre et continue une vie qui perd toute authenticité...
Le droit de tourner au sein de la RATP m'ayant été refusé (plan vigipirate), nous voici sur une ancienne voie ferroviaire désaffectée en 1969.
Les talentueux danseurs qui participent à ce projet sont :
Michaël Biasi dans le rôle du Poinçonneur
Maïwenn Bramoullé
Justine Gérard
Andrea Andros Herisson
Nicolas Toussaint
Au saxophone figure Louis Chevé-Melzer. Lors du générique de fin vous pourrez apprécier le son de Noé Moureaux-Néry.
Enfin la captation vidéo et le montage sont l'oeuvre de Frédérik Vuille
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